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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 19:00

Et si j’avais continué à m’entrainer comme c’était prévu ? Et si je n’avais pas eu ses crampes toute la semaine ? Et si je n’avais pas eu ses problèmes de dérailleurs ? Et si je n’avais pas eu d’ennui gastrique la veille ? Et si je n’avais pas eu ces points de côté après 75 M dans l’eau ? Et si je n’avais pas eu cette contracture à l’ischio en sortant de l’eau ? Et si j’avais tout simplement bien nagé, pédalé et couru ? Et si ça avait été tout simplement mon jour ?

 

Bon, ça fait chier, mais c’est comme ça. Hier, c’était pas mon jour, c’était pas trop ma semaine non plus d’ailleurs et je termine l’aventure du triathlon sous les couleurs d’Echirolles de la plus mauvaise manière qui soit. J’ai préféré nous préserver moi et ma motivation, dans le but de continuer encore quelques années.

 

Quelques jours avant l’objectif de la saison, il est coutume de venir pleurer sur son blog etécrire pour qui voudra bien lire que rien ne va plus, sorte d’exutoire libérant un peu de pression. C’était pire que ça, j’ai rien voulu écrire. Cette dernière semaine aura été catastrophique, à l’entrainement de natation mardi soir j’ai des points de côté et des crampes. Ca ne m’arrive jamais en natation et c’est complètement improbable sur une fin de préparation. Jeudi soir, pour le dernier entrainement, j’ai des crampes au mollet droit sur le vélo et dans la nuit je me réveille victime … de crampes. Que se passe-t-il ? La seule chose que j’ai changée depuis mardi dans mon alimentation est de boire du thé le matin à la place du lait (j’en avais plus), il faut croire que personnellement ça ne me convient pas trop et je tire bénéfice du lait qui doit contenir calcium, magnésium etc.

La veille de la course, je nettoie chaine et cassette, une fois propre j’ai 2 vitesses qui ne passent plus. En mécanique, un dicton conseille de ne rien dégraisser, car c’est souvent la graisse qui tient le moteur. Ca sent la mouise. En plus, j’ai quelques ennuis gastriques, je me dis que ça plus les crampes, ça va pas le faire. Bref, tout un tas de petits signaux qui n’aident pas à se mettre dedans, j’hésite même à annuler ma participation à Doussard et ne pas prendre le départ. Bref, je ne suis pas dedans.
Je me serais pourtant bien investi dans ma préparation, jusqu’ici tout s’était bien passé.

 

Arrivé sur site en compagnie d’Andrew avec une confortable avance, on se prépare tranquillement. On a même le temps d’aller s’échauffer 20’ à vélo, amazing. J’arrive dans le parc à vélo  « merde ma puce et mon bonnet », je retourne à la voiture, j’aurais eu des soucis de concentration sur chaque course cette saison. Avec l’habitude, ça ne me stresse plus trop.
11h30 top départ, ça bastonne gentiment, au bout de 25m ça se calme, devant ça n’avance pas des masses, je coupe l’effort pour allonger. Merde, je me fais engloutir par les poursuivants, j’en remets un coup, je recolle au premier groupe, on a nagé 75M, j’ai un point de côté  « Cooool ». Le groupe de devant nage sur la gauche de la trajectoire, je décide de partir seul droit que la bouée. Erreur, il vaut mieux nager un peu plus dans les pieds que de nager un peu moins sans abris. Voyant que je me fais lâcher, je pars m’abriter derrière le dernier de la file de nageur. Pour la première fois de l’année rien ne va, je n’arrive pas à allonger le mouvement, je ne nage pas droit et zigzag comme à mes débuts. Ca m’énerve. Je tiens tant que je peux le nageur de devant, il m’échappera dans les 500 derniers mètres et je termine la natation isolé. J’approche du bord, je nage le plus longtemps possible, me relève, fait un pas de course et l’ischio droit se crispe, se contracte et reste complètement raide. Je sors de l’eau en boitant sous le regard du public mi-encourageant, mi-interrogatif. Une fois sur l’herbe, je pars en petite foulée, ça revient, je comprends que pour moi c’est terminé. Je ne peux rien faire d’autres que de boiter, je croise Jean-Luc qui a renoncé en natation à cause de soucis respiratoire, il me dit que je suis le premier du club à sortir de l’eau, je lui réponds que je ne peux pas courir que j’hésite à abandonner. J’ai un peu la mort dans l’âme, au vu de mon début de semaine, je ne suis pas étonné mais je ne pensais quand même pas que ça se passerai aussi mal. Je rejoins le vélo en boitant sévère, je m’étire contre les barrières, m’assois pour enlever la combi puis me décide finalement de partir faire le tour à vélo, histoire de.

 

Vu le temps perdu et le nombre de coureurs qui sont passés, je pars sur le vélo en mode ça passe ou ça casse (tant pis pour la balade). Pas de gestion, mode bûcheron. Je remonte beaucoup de mondes, sauf sur les premières montées ou beaucoup d’athlètes sont pressés de se cramer, mais la stratégie est payante et dés que ça devient moins pentu je repasse facilement. Les 30 premiers km passent à une allure impressionnante. Suis bien content de moi, je m’estime aux environs de la 45ème place. Vers les km 40. Ensuite on attaque la descente, puis le long faux plats descendants avec le vent dans la gueule et mentalement, il m’a fait très très mal. Et puis sur quelques coups de pédales l’ischio se recrispe, ça fait un moment que je lutte, je ne suis pas bien, j’ai très mal aux lombaires depuis quelques bornes (aucune douleur cette année). Je me redresse et décide d’arrêter d’appuyer, après quelques km Raph revient sur moi, suivi d’un groupe de 30 cyclotouristes qu’il essai de lâcher depuis quelques kms déjà, mais face à un peloton qui se relai, il n’y a aucune chance, ça pipe complètement le jeu. Mon objectif qui était de terminer dans les 30 est bien loin, je ne double jamais personne sur la course à pied et sans tirer avantage de la natation, un tel classement est lucidement impossible. Il me faut être dans une condition parfaite, un jour parfait. Pas dans un jour ou tout merde. J’avais déjà plus ou moins pris la décision de ne pas courir avec un Ischio capricieux alors terminer le vélo pour terminer le vélo n’est pas très important. Le plus difficile au final, c’est tous ces gens sympathiques qui continuent de vous encourager alors que vous n’y êtes plus. Mais c’est le jeu, j’ai toujours trouvé qu’il y avait une bonne ambiance à Doussard. Les bénévoles sont toujours supers sympas et serviables qu’ils fassent un soleil de plomb ou qu’ils pleuvent des trombes d’eau.

 

Sur le chemin du retour, je croise Jérôme R qui est bien plus embêté que moi, suite à une précédente blessure à un Ischio (le genre de truc que je veux éviter pour durer). On s’arrête parler un peu sur le bord de la route, lui ne peut plus pédaler ou presque, il n’arrive même plus à cliquer sa chaussure sur la pédale et on coupe le trajet, décision est définitivement prise de jeter l’éponge. On rentre tranquillement, j’ai mis mon dossard devant et là survient un truc surréaliste, on se fait doubler par un groupe de 50 athlètes et au milieu du groupe, la moto avec l’arbitre (pour rappel, rouler en peloton est strictement interdit). L’arbitre demandera à Jerome ou est son dossard… Amazing. Franchement, faudrait rouler avec une go pro et faire un bêtisier…

 

La suite c’est retour tranquille, on se pose à l’ombre dans la pelouse et on regarde les athlètes courageux partir courir et il fait chaud, très très chaud. Les coureurs se plaignent du manque d’eau. La Croix Rouge imposera même à l’orga d’ajouter un ravito dans le parc à vélo, les athlètes tombent, parait-il comme des mouches 1km plus loin. C’est vrai qu’à la réflexion, le parcours vélo est pas du tout ombragé et le parcours course à pied est très exposé au soleil aussi. Enfin voilà, nous sommes bien, on savoure notre abandon en buvant de l’eau fraiche. Autour de nous, beaucoup d’abandons, Jean-Luc fini par nous rejoindre. Alain arrive en vélo mais ne repars pas, coup de chaud. Et à la grande surprise, on voit Raph qui revient, il abandonne aussi après 3km de course à pied.
Un grand bravo donc aux finishers du jour, Xavier qui fait une magnifique 4è place, Nico the sainte 5è, Guillaume P 30è, puis Andrew, Arnaud et David et qui découvre le LD dans de biens difficiles conditions.

 

Voilà, c’était censé être ma dernière course et l’arrêt des entrainements avec le club d’Echirolles. J’ai bien fait d’arrêter et d’user de mon Joker annuel hier. Aujourd’hui j’ai quelques courbatures et aucune douleur, je vais donc pouvoir continuer à m’entrainer normalement. Je commence à regarder à quelle course je pourrais participer d’ici la fin de la saison. Plutôt du court, S ou M, mais j’ai bien envie de remettre ça ! ;)
En tout cas, mon souci d’hier n’avait rien à voir avec la chaleur, j’étais bien acclimaté grâce aux entrainements à Avignon. Merci Hélène et Mathieu pour votre accueil. Merci aussi aux lecteurs du blog. Le sport c’est aussi l’échec, mais c’est toujours de l’émotion.

 

 

A bientôt pour de nouvelles aventures. ;)

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commentaires

M
Allez oublis cette semaine et cette course!! J'aime bcp ta dernière phrase (le sport c'est aussi l'échec mais c'est tjr de l'émotion) elle est de toi ? Bien vraie en tout cas!<br /> A bientôt à l'entrainement alors ;)
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